(La photo en vedette montre à quel point mes lunettes se sont embuées dès que je suis sortie de la voiture climatisée !)
Nous voilà rendus à l’avant-dernier jour de cette incroyable aventure. Comme on s’y attendait, il fait vraiment chaud sur le tarmac, mais on avait prévu un départ tôt ce matin pour minimiser l’impact de la chaleur. On a donc décollé à 08h30 heure locale. Pour y arriver, on a dû faire une croix sur le déjeuner. Heureusement qu’on a acheté des collations hier soir !
08h30 peut ne pas sembler très tôt, mais faut se rappeler qu’on doit se rendre à l’aéroport, passer la sécurité encore une fois, faire approuver notre plan de vol par l’ATC et la tour, faire l’inspection pré-vol de chaque avion, préparer nos cockpits, obtenir l’autorisation de la tour pour démarrer les moteurs, faire les essais moteur, rouler jusqu’à la piste et finalement, obtenir l’autorisation de décoller. Ce qui veut dire qu’on devait arriver à l’aéroport à 07h30, donc un réveil à 06h00.
Une fois en vol, on a dû monter en altitude, mais ici, l’ATC local était moins exigeant que le précédent et on nous a donné une altitude de croisière de 5 500 pieds. La raison ? On volait vers le sud juste au-dessus du golfe Persique, sans vraiment poser de menace à qui que ce soit, surtout avec nos trois petits avions de quatre places. Pendant la montée, on surveillait quand même la température du moteur et de la boîte de vitesses, mais on a réussi à bien gérer ça. Une fois stabilisés à 5 500 pieds, on a enfin pu regarder dehors et admirer le paysage.
Quelle surprise ! Des dizaines et des dizaines de plateformes pétrolières en dessous de nous. C’était impressionnant. Il y en avait partout, avec d’énormes pétroliers amarrés ou en transit entre les plateformes et les côtes. Tout à coup, tout devenait clair : pas étonnant que la ville de Koweït et cette région du monde soient aussi riches. Le pétrole est pompé 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et vu qu’il est utilisé dans à peu près tout de nos jours (du carburant pour les véhicules au chauffage des maisons en passant par les cosmétiques, les souliers et les vêtements, etc.), eh bien, ça fait du Moyen-Orient une des régions les plus fortunées du globe.
En continuant vers le sud, en direction d’Oman, la mer devenait de plus en plus belle avec ses nuances de turquoise et ses longues plages de sable. Aux Émirats arabes unis, ils vont même jusqu’à creuser le sable pour créer de nouvelles îles et construire des communautés entières avec des immenses villas :
Après 6h30 de vol, on a atterri en Oman. C’était agréable d’arriver tôt, vers 14h30 heure locale. L’avion que je pilotais a été le premier à se poser à l’aéroport international de Mascate. J’étais pas mal fière de mon atterrissage, mais encore une fois, la chaleur était insoutenable et, à cause de la proximité avec l’océan, l’humidité était encore plus élevée. Malgré tout, le vol s’est super bien déroulé, sans encombre. On a pu voler en VFR presque tout le long, sauf pendant une bonne heure au-dessus du désert, où l’humidité dans l’air était tellement dense qu’on a dû se fier aux instruments.
Quand j’ai immobilisé l’avion, le regard du signaleur s’est illuminé et il m’a fait un énorme sourire, comme si on se connaissait. Puis il m’a lancé : “Hé Mack ! Trop content de te revoir !”
J’ai éclaté de rire, car bien sûr, il me confondait avec Mack Rutherford, le jeune pilote qui détient le record du plus jeune à avoir fait le tour du monde en solo dans un avion monomoteur. Le plus drôle, c’est que Mack devait atterrir 30 minutes après moi dans un autre Archer DX. Oui, il faisait partie de notre groupe de 6 pilotes.
J’étais vraiment flattée et on a eu un bon fou rire. Je lui ai dit qu’il venait de faire ma journée. À sa défense, Mack a les cheveux longs comme moi, et avec mon casque d’aviation et mes lunettes de soleil, c’était pas évident de bien voir mon visage.
En entrant dans le FBO, j’ai été impressionnée par la beauté de l’endroit et le service exceptionnel qu’on a reçu. Le salon des pilotes était absolument magnifique et ultra confortable. On nous a servi du café délicieux, des dattes locales (les fruits !) et des petites gourmandises, un vrai régal après une longue journée.
On a pu relaxer pendant une bonne heure pendant que nos papiers étaient traités. Même les toilettes étaient splendides et très luxueuses (pas de photo de ça !).
J’étais vraiment excitée à l’idée d’aller en Oman, car une de mes traditions quand je voyage, c’est de me baigner dans l’océan dès que j’en ai l’occasion. J’avais même apporté mon maillot spécialement pour me baigner dans la mer d’Arabie. Alors, j’ai pressé tout le monde pour qu’on se rende à l’hôtel le plus vite possible.
Voyez-vous, hier, pendant qu’on volait d’Égypte au Koweït, l’hôtel en Oman avait annulé notre réservation en disant qu’ils ne pouvaient plus nous accueillir. Mais Sam m’avait parlé d’un hôtel juste à côté de la plage, et depuis que j’avais quitté le Canada, j’attendais ce moment avec impatience. Alors dès que Sam est arrivé à Oman, il a parlé avec des locaux, et comme par magie, nos chambres étaient soudainement disponibles. Résultat : j’ai pu me rendre à la plage juste à temps pour le coucher du soleil.
Après ma baignade, on est allés dans un resto local pour célébrer l’anniversaire de Steven et Jaxon. Jaxon, c’est un jeune pilote super sympathique du Tennessee avec qui j’ai volé entre la Belgique et l’Inde. Il a un excellent sens de l’humour et adore débattre des sujets les plus insolites, ce qui rend les longues heures de vol vraiment divertissantes ! Il ne savait pas trop quoi commander pour son souper d’anniversaire, alors il a osé essayer un burger… au chameau ! Steven est un entrepreneur belge qui est également instructeur sur avions multi-moteurs. Le reste du groupe a choisi d’autres plats locaux, et on nous a servi d’énormes plateaux à partager dans une salle privée à l’étage.
La fatigue commençait à nous rattraper, alors on est rentrés tranquillement à l’hôtel et au lit direct. Pour voir les vidéos, c’est par ici !
Temps de vol : 6h30
Distance : 649 nm (1 202 kilomètres ou 747 milles terrestres)
En route vers l’hôtel, on a croisé cette magnifique mosquée :
Et finalement, un petit clin d’œil au resto où on a soupé :