Jour 9 : Budapest à Hurgada, Egypte en passant par Héraklion, Grèce

Celle-ci sera sans aucun doute la journée la plus longue et la plus difficile du voyage. Beaucoup de gens pensent que la traversée de l’Atlantique Nord est l’étape la plus éprouvante, et à certains égards, ils ont raison : les trois journées passées au-dessus de l’océan n’étaient pas de tout repos.

Cependant, parcourir 1431 milles nautiques (2652 kilomètres ou 1648 milles terrestres) avec un arrêt au sol de seulement 2 heures est un véritable exploit, même avec deux pilotes aux commandes.

Nous avons décollé à 6h30 de Tokol et atterri à 15h à Héraklion, en Crète. Nous avons redécollé à 17h, après avoir résolu des problèmes de plan de vol avec les contrôleurs aériens crétois, et avons finalement atterri à 01h35 du matin à Hurghada, en Égypte !

Je dois dire que le professionnalisme de tous les pilotes sur cette mission est hors pair. Notre communication a été excellente et les transitions de contrôle entre mon co-pilote et moi se sont toujours faites de manière respectueuse et sécuritaire.

En tout, nous avons piloté pendant 16,5 heures et nous avons été en déplacement pendant 20 heures ! Vous vous demandez probablement pourquoi nous n’avons pas simplement passé la nuit en Grèce et repris la route le lendemain. Voici l’explication :

Lorsque l’on fait un convoyage d’avions, les coûts au sol sont exorbitants. Chaque atterrissage et chaque manutention de l’avion au sol coûtent des milliers de dollars. Ajoutez à cela les frais d’hôtels, de repas pour l’équipage, et la documentation requise par chaque gouvernement à chaque arrêt (déclaration des pilotes, manifestes, plans de vol, autorisations de vol d’avions américains en transit, etc.), et vous obtenez un véritable défi logistique. De plus, certains aéroports n’autorisent pas les petits avions à atterrir le dimanche, à moins de payer un supplément de 1000 $ par avion ou plus. En haute saison (de juin à septembre), le coût des chambres d’hôtel en Grèce quadruple, surtout près des aéroports internationaux, et comme nous devons passer les douanes à chaque arrêt, nous sommes obligés d’atterrir dans ces aéroports.

Ensuite, il y a les besoins en carburant. Les Archer DX consomment du Jet A1, disponible principalement dans les grands aéroports desservant les compagnies aériennes. La météo joue également un rôle important : quand elle est favorable et que nous nous dirigeons vers des pays de plus en plus chauds, il faut planifier les heures de décollage et d’atterrissage en conséquence. Enfin, l’aéroport de destination doit être en mesure de nous accueillir, ce qui implique de demander des “slots” comme les avions de ligne.

Fait intéressant : les égyptiens sont éduqués, respectueux et religieux. Et ce, même sur les ondes entre pilotes et contrôleurs aériens. Ça donne un résultat différent de ce que nous connaissons en occident. L’expression Salam Aleykoum est fréquemment utilisé pour saluer quelqu’un. Sa vraie définition est “Que la paix soit avec vous”. Ensuite, l’expression Incha’Allah qui veut dire “Si Dieu le veut” est tout aussi fréquente pour se faire accorder les grâces de Dieu. Alors, voici ce que ça donne entre pilotes et contrôleurs. Une fois le contact initial établi, le pilote dit :

Salam Aleykoum, November Seven Two One Delta X-Ray at 9,500 feet, 35 nautical miles North of Cairo, Incha’Allah request to fly direct to Hurgada, Aleykoum Salam”. Le contrôleur répond alors (s’il accorde la demande au pilote), “Salam Aleykoum November Seven Two One Delta X-Ray, direct to Hurgada approved at 9,500 feet, Aleykoum Salam”.

Alors, imaginez l’encombrement de la radio quand tous les pilotes et contrôleurs se parlent de façon si respectueuse. Et bien, nous l’avons vécu. En traversant la zone contrôlée du Caire entre 22h30 et 0h00, ça nous a pris plus de 30 minutes avant de pouvoir enfin parler au contrôleur aérien. Nous avons tout essayé, même de retourner au contrôleur précédant pour demander une autre fréquence, sans succès.

Autre fait intéressant : Le coucher du soleil a eut lieu alors que nous étions à 100 milles nautiques d’Alexandria, en Égypte. Les lumières des voiliers dans la baie et celle de la ville nous ont accueillis. Une fois au-dessus de la terre, le ciel était noir et on commençait à voir les étoiles grâce à un ciel dégagé.

The Northern coast of Alexandria, Egypt.

West of Port-Saïd, Egypt

Sachant que j’avais au moins encore 4 heures de vol de nuit devant moi, j’ai décidé d’expérimenter le vol aux étoiles, comme de milliers de pilotes l’ont fait avant moi, avant les GPS, avant les cartes de navigation, avant tous les instruments disponibles maintenant dans nos aéronefs modernes. J’ai donc aligné l’avion exactement sur le cap désiré en utilisant mes instruments modernes, j’ai trouvé une étoile parfaitement alignée et j’ai volé en fixant uniquement les étoiles. J’ai réussi à piloter ainsi sans dévier de ma trajectoire pendant une bonne heure. Tout-à-coup, mon étoile était de moins en moins visible et j’ai réalisé que la pollution visuelle du Caire m’empêchait de continuer à voler grâce aux étoiles, un problème que les pilotes des années 30 et 40 n’auraient pas eu. Une heure plus tard, j’ai pu reprendre mon exercice de vol à vue grâce au désert dépourvu d’électricité.

The Moon rise and haze over Cairo, Egypt.

Mon co-pilote a repris les commandes une heure avant d’atterrir à Hurgada pour que je puisse me reposer. Il m’a gentiment laissé piloter pendant plus de 4 heures pour que j’améliore mes habiletés de pilotage de nuit. Je suis très choyée de voler avec des gens si attentionnés et généreux.

Place aux autres photos de la journée. N’oubliez pas d’aller voir toutes les vidéos ici. 

Over Plocica, Serbia

Skorenovac, Serbia

Skorenovac, Serbia

Vucje, Serbia

Vucje, Serbia

Beautiful (but unfriendly) mountains of Nakrivanj, Serbia

Beautiful valley of Stubal, Serbia

North Macedonia

Plateia, Greece

Off the island of Kelifos, Greece

Island of Skiathos, Greece

Isle of Giaros, Ano Siros, Greece

Isle of Folegandros, Greece

Isle of Gouves – Chersonissos, Greece

Maintenance hangar in Heraklion, Greece

The ramp in Heraklion, Greece.

30 miles North of Heraklion, Greece.

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